Psaume 33
Tu m’assèches, tu me dépeuples, tu me creuses,
comme si tu voulais que je fusse une tombe
plus morte que son mort, mais que son mort fût toi . . .
Dieu qui d’un homme assis fais lever un nomade,
est-ce á toi que j’ai obéi?
J’aimais plus simplement lorsque j’étais petit.
Ma voix te bénissait dans ses bonheurs de dire!
Est-ce ta grâce? est-ce mon mal qui la déchire?
je ne sais même plus qui la torture ainsi.
Si c’est encore à toi que je crie mon angoisse,
je m’écoeure à l’entendre haletante et si basse:
mon battement de coeur n’est-il plus que ton glas?
Si je te crois encore le confident plus proche,
si je rêve toujours de chanter pour tes noces,
est-ce par habitude ou par amour de toi?
Pourquoi m’avoir chargé d’un tel désir de louange
si c’était pour me changer d’ange,
me confier à celui qui doit écarteler?
Encore si j’y voyais le sceau de ta souffrance,
si dans ton agonie je pouvais battre au sens
d’être brisé à mort pour mieux te ressembler!
Mais j’ai peur de tricher et d’aggraver ma dette . . .
tu n’es pas Dieu à demander ma tête
et qu’ai-je d’autre pour payer?