Psaume 6
Voici que j’ai rêvé d’écrire la grande prière
de l’Homme de ce temps . . .
La grandeur me harcèle sans cesse:
jamais je n’aurais droit à cette voix.
J’en prends d’autres bien sûr dans le choeur de mon âme,
celles qui me viennent par le sang ou l’amitié.
Des cris de hasard et des appels à une même grâce,
même des échos avec qui j’ai peine à communier.
C’est ainsi que je fais une liturgie intérieure,
que je trouve un grand nombre en demeurant en moi.
Si mon beau rêve est dérisoire, Seigneur,
souffle sur lui, car il me tient.
Il me dirige dans mes recherches . . .
ah! peut-il exister une grâce de poésie?
J’ai bien cette espérance qui m’aimante,
plus tenace parfois que mes démons.
Mais en elle s’infiltre aussi la soif de l’Homme,
ma plus intime liturgie voudrait être la plus intime de chacun.
On doit pouvoir trouver le cri des autres,
rien qu’à creuser en soi vers un appel commun.
Ton cri d’amour et ta plainte par les autres:
alors je ne ris plus: tu me tiens.