Psaume 32
N’ai-je pas droit, Seigneur, à des saisons?
n’as-tu pas fait erreur en ce trop long hiver?
mon âme cherche en vain òu s’accoupler.
Je n’anime plus rien et tout me désanime,
ma voix me revient morte au moindre appel vers toi!
peut-être en veux-tu à ma voix.
Sans elle je ne suis qu’un cavalier sans ma monture,
un poète perdu pour ta benediction:
j’ai dû vouloir forcer ta grace.
Plus sommaire est mon cri que celui de tes bêtes,
la moindre pierre est plus musicienne que moi,
ma gorge désolée s’encrasse . . .
Descelle-moi, mon Dieu, je me meurs d’être atone:
depuis trois ans, je me défonce, je me fore,
je m’entends gémir . . . M’entends-tu?
J’ai quitté pour toi des terres profanes
et ton silence me condamne!
non, je ne réclame pas mon dû!
Mais au moins penche-toi, ne laisse pas s’étendre
sur ma quête un ciel d’indifférence,
ne me laisse pas égorgé . . .